LE SURMOI

IVe Congrès Apertura

22, 23 et 24 mai 1999

 

Le ça représente le rôle de l’hérédité
Le Surmoi, celui de la tradition
Le moi est déterminé par l’accidentel et l’actuel
Sigmund Freud (1938)
Le surmoi, instance refoulante
L’idéal du moi, instance sublimante
Le moi idéal, instance persécutrice
Jacques Lacan (1938)

 

 

Interroger la question du Surmoi et de sa clinique ne peut que nous conduire à questionner ce qui, dans un discours, fait autorité, censure, culpabilité, angoisse. “ La voix de la conscience morale ”, disait Freud. C’est à partir de 1923 (“ Le Moi et le Ça ”) qu’il introduit ce terme dans l’élaboration de sa deuxième topique. Est-ce par nécessité métapsychologique ou réalité clinique ?

Pour lui, l’enfant face à l’angoisse de la perte d’amour parental voit ses processus identificatoires renforcés lors de la disparition du complexe d’Œdipe. “ Le Surmoi, c’est l’héritier. ” Quels sont la nature et les effets de ses identifications ?

Lacan, après Freud, pointera que “ le Surmoi finit par s’identifier à ce qu’il y a sûrement de plus ravageant, de plus fascinant dans les expériences primitives du sujet ”. Le Surmoi est à la fois la Loi et sa destruction tant sont entremêlés les deux aspects de l’interdiction et de l’idéal dans un impératif de jouissance. N’a-t-il pas dès lors subverti l’utilisation freudienne du Surmoi dans ses derniers séminaires, par l’introduction de l’unebévue ? L’hypothèse d’un Surmoi préœdipien ouvre-t-elle de nouvelles perspectives pertinentes pour la clinique ?

Cette instance qui se fait entendre de l’intérieur, pour le névrosé notamment obsessionnel, mais qui s’est d’abord manifestée de l’extérieur, peut revenir sous cette forme d’extériorité dans les délires d’observation, de persécution, voire dans la mélancolie.

Dans cette problématique du “ dedans et du dehors ”, où le Surmoi trouve son énergie au plus profond du Ça, quelles sont les lectures de la réalité et de la Loi pour le sujet quand la pulsion se noue à la parole au moment de l’interdit ?

Dans un collectif médiatique nourri de “ pensée unique ” et d’images de souffrance sans parole, quelles formes le passage à l’acte peut-il prendre ? S’agit-il de trop ou de pas assez de Surmoi ? Nous touchons là aux questions du féminin, de ce qui du corps ne fait pas image, de la représentation et du non spéculaire, de l’occulte et du religieux, de l’esthétique et de l’éthique, de la transmission dans la tradition.

Enfin, si une certaine lecture de Freud laisse supposer que la fin de l’analyse passe par une identification au Moi, voire au Surmoi, de l’analyste, ou à l’inverse à l’éviction du Surmoi pour le sujet, quels mécanismes opèrent pour la destitution de l’analyste (traversée des identifications et identification au signifiant de la demande) ?