D’un œil qui ne serait pas du semblant

Un panoptique fin-de-siècle

Céline MASSON

“ Dans le sexe de la morte il y avait l’œil bleu de dieu. ”

Unica Zürn

“ Nous ne sommes ni sur les gradins ni sur la scène,

mais dans la machine panoptique, investis

par ses effets de pouvoir que nous reconduisons nous-mêmes

puisque nous en sommes un rouage. ”

Michel Foucault, Surveiller et punir

 

Mon propos fera tresse de trois fils — esthétique, clinique et social — qui interrogent la question du Surmoi. C’est sur la scène scopique où se mouve le regard que nous planterons le décor. Dans le champ de l’esthétique tératologique (ainsi devrions-nous nommer le courant des artistes producteurs de monstrueux qui ne manquent d’ailleurs de nous interroger sur les rapports qu’entreitnet l’artiste avec le social mais plus encore sur un certain faire-œuvre perversif qui n’a rien de dégénéré bien au contraire puisque l’artiste est un puissant baromètre social !), dans ce champ donc, nous interrogerons la Poupée de Hans Bellmer et spécifiquement la fonction de l’omniprésence d’un œil qu’il déplace dans le sein ou parfois à l’extérieur des fragments de coprs de la Poupée.

Dans un second temps, c’est l’œil institutionnel — “ lieu-tenant ” d’un regard — qui retiendra notre attention à partir de paroles de trois patients (8, 10 et 11 ans) qui, au cours de séances (il s’agit d’une consultation dans le cadre d’un internat) m’ont demandé si on é tait filmé et s’il n’y avait pas de caméras pour nous surveiller. La directrice de cet établissement avait informé solennellement les enfants que s’ils n’étaient pas sages, elle ferait placer des caméras dans chaque salle pour les surveiller (tels sont les propos qu’elle m’a tenus (1). Une petite note de service au passage : Madame surveillance et œil de lynx a tourné de l’œil lorsqu’elle a appris son revoi pour quelques “ vétilles ”, des abus physiques et verbaux sur enfants “ dont la tête ne sui revenait pas ”, selon les dires d’une institutrice.)

Enfin, un troisièle fait sociétal m’a menée vers l’idée d’un panoptisme fin-de-siècle. Nous sommes confrontés ces dernières années à la multiplication d’œil(s) électroniques de surveillance dissimulés dans les espaces publics (gare aux lampadaires qui clignent de l’œil !).

 

L’œil vigile

“ L’œil était dans la tombe et regardait Caïn… ” (2)

D’où ça regarde et qui regarde ? Telles sont les questions que nous pouvons nous poser dans le cas de la Poupée de Bellmer, lorsque nous posons un regard attentif dans les “ plis ” de la Poupée où “ surge ” un œil : l’œil-dans-les-plis d’un sexe rendu optique. C’est dans l’insistance de ce regard “ déplacé ” (dans le sexe, le sein ou comme fragment hors corps) que nous pouvons voir se profiler la figure du Surmoi. L’œil — sorte d’appareillage du Surmoi dans l’œuvre — maintient en éveil l’image-présence du père autoritaire (Bellmer souffrit très tôt d’un père branché sur le principe d’obéissance, éducation à la prussienne instaurée par ce père nazi). On pourrait dire que le travail de l’œuvre active le “ travail de la mort ” (Pontalis) des figures du passé. Cependant ce travail d’œuvre-et-de-mort ressuscite à la fois la figure de cette ombre qui choit sur le Moi. Il se produit alors un écart, un “ décollement ” de cette ombre redevenue forme-figure (pleine) du Moi. C’est alors dans ces battements — présence (figure pleine)/absence (ombre) — que le Moi se “ dés-hante ” de l’ombre-mort. L’œuvre s’élabore ainsi sur le démantèlement d’une des facettes du Surmoi qui pointe son œil non plus seulement au dedans (œil vigile interne) mais au dehors du dedans, à savoir dans l’œuvre (œil vigile externe). Par ce processus, le sujet parvient à cerner et à mobiliser pour l’œuvre le négatif de la forme.

Karl Abraham évoque l’idée de la punition pour une contemplation interdite et le déplacement de cette peur de castration su sexe à l’œil. Cette représentation, écrit-il, a un caractère de talion. En quelque sorte, la privation de la vue apparaît comme le châtiment infligé au voyeuriste qui avait des “ vues ” sur la mère ainsi que le fantasme de châtrer le père ou de l’aveugler. Souvent, remarque Abraham, les peurs de ses patients sont liées à la peur pour l’œil du père, elle-même représentant le fantasme refoulé de la castration du père. Le désir du garçon de “ jeter un œil ” sur le sexe de la mère et le fantasme de voir disparaître le père sont des fautes qui sont punies par la menace de castration tant redoutée par le garçon. Il en va de même de la culpabilisation liée à la masturbation (et aux fantasmes qui y sont associés) ainsi qu’à l’observation des rapports sexuels des parents. Ces actes “ déplacés ” suscitent généralement la crainte d’un œil vigile qui surveille et punit (3).

La fabrication de la Poupée chez Bellmer est une “ commande ” surmoïque (dans les deux sens du terme : projet surmoïque et injonction surmoïque : faire femme), objet projeté au dehors du dedans (si on suppose un espace créateur extra-topique) qui lui permet de trouver un moi au dehors (position féminine du sujet). Le moi-Poupée serait en position de victime mais à l’extérieur ou dans l’entre-deux, d’où la différenciation avec le passage à l’acte sadique et criminel qui se produit radicalement au dehors. Le moi-Poupée tamponne l’agressivité surmoïque et opère dès lors comme un cran d’arrêt au déchaînement pulsionnel caractéristique des compulsions sadiques. Ainsi, cette puissance libérée “ esthétiquement ” dans l’espace de la poupée permet au sujet de sexualiser. Le faire-œuvre et le désir sexuel étaient étroitement liés chez Bellmer : il lui fallait être branché poupée pour sexualiser et avoir du désir pour une femme. Quand nous parlons du moi-Poupée, on pense aussi à sa compagne, Unica Zürn (4), qui subit à des fins esthétiques des manipulations corporelles afin que le maître d’œuvre parvienne à en faire un corps poupée. On sent bien ce titillement du corps de l’autre constamment arrêté par la cause plastique (faire-poupée). Cet art, il faut le reconnaître, est l’exercice d’un surmoi dévorant que le moi subit avec peine (le moi n’est pas entièrement dans l’objet-poupée).

 

L’œil du pouvoir : un destin pervers de l’œil. Transition

“ Dès l’enfance — dit B. — il concevait que son père voyait tout. Il suffit de nous rappeler l’œil omnivoyant de Dieu pour reconnaître la tendance à élever le père au rang d’un être supérieur. Les associations libres montrèrent avec une rapidité surprenante l’une des raisons qui avaient fondé la conviction que le père voyait tout. L’œil vigilant du père avait découvert la masturbation du garçon et le père avait obtenu sa promesse de ne plus s’adonner à cette tendance. A chaque rechute, le patient sentait l’œil du père sur lui. ” (5)

Nous nous proposons d’illustrer cette toute-puissance supposée à l’œil et à sa fonction, le regard, par cette fameuse machine optique et perverse qui fixe sans relâche sa cible : le panopticon, modèle métaphorique d’un œil de pouvoir, “ œil omnivoyant ”, ubiquiste et regard panoramique d’un père élevé à la toute-puissance et contrôlant la jouissance du fils.

Le modèle du panoptique tel qu’il a été pensé par Jérémy Bentham à la fin du xviiie siècle, s’applique à cette tâche : inventer une machine de pouvoir qui “ donne à l’esprit du pouvoir sur l’esprit ”.

C’est au cours de ses recherches sur les origines de la clinique médicale et sur l’architecture hospitalière dans la seconde moitié du xviiie siècle que Michel Foucault découvrit le panoptique. Le principe est le suivant : au centre est disposée une tour ou loge dont les larges fenêtres ouvrent sur la face intérieure de l’anneau qui compose le bâtiment à la périphérie. Lui-même est divisé en cellules, qui possèdent deux fenêtres, l’une vers l’intérieur, l’autre vers l’extérieur, permettant ainsi par un jeu d’ombre et de lumière de distinguer les moindres déplacements des condamnés. Le sujet est visible en permanence par ce dispositif mais lui ne voit pas.

D’après Foucault, l’efficacité du panoptique est d’“ induire chez le détenu un état conscient et permanent de visibilité qui assure le fonctionnement automatique du pouvoir (…) que cet appareil architectural soit une machine à créer et à soutenir un rapport de pouvoir indépendant de celui qui l’exerce (…) ” (6). Le détenu sera toujours vu mais ne saura pas à quel moment il l’est : “ Le panoptique est une machine à dissocier le couple voir-être vu : dans l’anneau périphérique, on est totalement vu, sans jamais voir ; dans la tour centrale, on voit tout, sans être jamais vu ” (7).

Le regard est un opérateur technique du pouvoir au sein du panoptique, et à moindre coût. Ce regard qui surveille exerce une “ pression ” telle qu’il parvient à intégrer le regard du regardé qui alors s’observe lui-même. Le regardant et le regardé sont pris dans un système dont ils ne peuvent se sortir. On notera que Bentham dénonçait le repos comme un vice dangereux, de même que le sommeil qui est, selon lui, cessation de la vie. L’œil vigile guette en permanence et ne s’autorise aucun clignement. Il n’y a, dans ces conditions, de place pour la rêverie ou la poésie.

La citation portée au début du paragraphe, “ l’œil était dans la tombe et regardait Caïn ”, évoque la férocité du Surmoi centrée essentiellement sur le regard. Le Surmoi, héritier du complexe d’Œdipe (8), se constitue par l’introjection d’une instance interdictrice (“ intériorisation ” d’une instance paternelle). Ce terme de Surmoi (Über-Ich) (9) indique une instance “ critique ” qui s’est séparée du moi et exerce sur celui-ci autorité et répression et fait preuve de sadisme. “ Si nous nous tournons d’abord vers la mélancolie ”, écrit Freud, “ nous découvrons que le sur-moi excessivement fort, qui s’est annexé la conscience, fait rage contre le moi avec une violence impitoyable, comme s’il s’était emparé de tout le sadisme disponible dans l’individu ” (10). La composante sadique-destructrice se serait tournée contre le moi, précise Freud. On sait que cette introjection succède à une agressivité contre le père et au souhait que celui-ci disparaisse. La jouissance pulsionnelle génère une violence telle qu’au risque de sa propre néantisation, il “ installe ” ce “ cran d’arrêt ” à la jouissance qu’est le Surmoi. La jouissance pulsionnelle appelle donc une instance interdictrice qui, elle, s’articule à la pulsion de mort. Comme l’écrit Freud, elle se met au service de la pulsion de mort. “ Ce qui maintenant règne dans le sur-moi c’est, pour ainsi dire, une pure culture de la pulsion de mort ” (11).

Ainsi cet œil vigile dont nous parlions plus haut à propos du panopticon mais aussi cet œil fixe dans les plis de la chair de la Poupée de Bellmer, n’est-il pas la mise en regard du Surmoi ? Cet œil serait le suppôt d’un appareil surmoïque qui sévit sur le moi. Le regard est en quelque sorte “ tenu ” ou “ bridé ” par la présence parentale surmoïque au sein de la vie psychique du sujet. Il est intéressant de noter que les hallucinations visuelles que l’on retrouve dans la psychose se dotent d’une autonomie telle que le sujet les perçoit comme des corps étrangers. C’est comme si le regard intérieur “ familier ” “ s’étrangéisait ” en surgissant de l’extérieur.

 

Un panoptisme scolaire

“ Quoi d’étonnant si la prison ressemble aux usines, aux écoles, aux casernes, aux hôpitaux, qui tous ressemblent aux prisons ? ” (12)

Michel Foucault

“ Si l’on trouvait un moyen de se rendre maître de tout ce qui peut arriver à un certain nombre d’hommes, de disposer tout ce qui les environne, de manière à opérer sur eux l’impression que l’on veut produire, de s’assurer de leurs actions, de leurs liaisons, de toutes les circonstances de leur vie (…), on ne peut pas douter qu’un moyen de cette espèce ne fût un instrument très énergique et très utile que les gouvernements pourraient appliquer. ” (13)

J. Bentham

La menace de caméras dont nous parlions dans notre introduction dans le cadre de cet internat vient révéler un système de surveillance déjà opérationnel. Les caméras ont été installées en ce sens que ce sont les suppôts du roi qui exercent cette fonction. La surveillance ne défaille pas, elle est sans cesse relayée et vigile : chaque fait ou geste qui fait écart au système institutionnel est aussitôt retransmis par réseau à la cellule centrale de récolte et de traitement des données qui sanctionne ou non par des “ peines ” allant des punitions aux renvois en passant par des humiliations.

On m’a rapporté le fait suivant : deux frères (7 et 11 ans, que je suis en thérapie) s’amusaient dans le lit de l’un à faire l’amour. Le grand frère est monté sur le petit pour “ lui faire l’amour ”. Ils ont été surpris par une monitrice qui, effrayée, n’a pas manqué d’en informer la direction. Le petit aurait dit “ J’en ai marre que mon frère me baise ”. Sans entrer plus avant dans le dédale de cette affaire, la directrice a proposé le renvoi provisoire des deux enfants, pour non-respect de l’ordre et des lois de l’école et “ pour faire bouger le père qui s’en fiche complètement et ne fait pas la loi avec ses enfants. Alors il faut aussi bien que quelqu’un la fasse ”. Et d’autres événements sont venus perturber l’ordre directorial.

La crainte d’un lâchage de l’ordre du côté des familles entraîne une hypervigilance et un dopage surmoïque du côté du social (institution scolaire). Greffe de Surmoi ? L’institution peut-elle réellement se substituer à l’ordre parental ? Et que devient ainsi la loi du père souvent en attente de greffe pour redorer et regonfler la membrure ? Que la société s’en occupe et les remettent dans le droit chemin ! Ces arguments peuvent motiver les prises en charge psy (certaines demandes de psychothérapies sont articulées autour de formulations éducatrices voire de contention des “ organes déplacés ”).

L’ordre éducatif ne fonctionne pas s’il y a une glaciation de la Loi dans les familles. La loi — au sens de transmission des valeurs et des traditions — est souvent un bibelot poussiéreux laissé par quelque lointain ancêtre dans la vitrine des souvenirs. Le père des deux enfants dont nous parlions plus haut me racontait qu’au chevet de son propre père mourant et délirant, celui-ci lui faisait partager un moment mystique et lui disait qu’un jour le messie viendrait et sauverait la terre entière. Paroles de mort-vivant délirantes en une secousse pré-mortem, dé-liées de tout contexte religieux (le père n’était pas croyant) et transmises en un souffle in extremis au fils (mais s’adressèrent-elles au fils ?).

Celui-ci a tenté de rattraper du père au seuil de la mort et entendit sourdre des abysses paternelles la Voix de Dieu-le-père. Paroles tombées comme des couperets dont il ne sut que faire tant elles étaient sans adresse et surtout sans attache. Cependant le père affecté par ce legs entendu comme un héritage a saisi l’occasion de transmettre à son propre fils de la transmission (comme s’il s’agissait d’une chose qui, sitôt attrapée, doit être aussitôt rejetée, jeu de passe sans passeurs !). Le père a souhaité transmettre ces paroles — les reliques du mort — mais dissimulant le contexte et l’origine (le grand-père sur son lit de mort). Les pistes de la filiation sont brouillées et l’enfant hallucine aujourd’hui la Voix, branchée sur la toute-puissance d’une instance au-dehors (tentative malgré tout de restauration d’un moi en morceaux).

 

L’œil public

Ainsi, un œil électronique dissimulé observerait en permanence les mouvements de piétons qui ne se doutent pas qu’un lampadaire puisse jouer des tours. Ça ne cesse pas de ne pas se voir et pourtant ça regarde et ça nous regarde. Un œil-de-contrôle guette et traque tout écart à l’ordre sécuritaire qui mettrait en danger le bon peuple qu’il faut protéger. Mais qui piste-t-on ainsi si ce n’est ce même peuple ? Cet œil porte un analyseur archaïque qui remonte au meurtre du père primitif, il s’agit du sentiment de culpabilité qui re-mord : traquer un coupable en chair et en os pour éponger une culpabilité ancestrale de meurtre collectif qui pèse sur les garants de la Loi et de l’Ordre. Remords qui résulterait de la toute première ambivalence des sentiments à l’égard du père que les fils aimaient mais haïssaient tout autant. L’acte d’agression mit fin à la haine et l’amour refit face par le remords lié au crime, engendra alors le Surmoi par identification au père et délégua à cette instance, écrit Freud, le droit et le pouvoir que détenait le père de punir le coup porté à sa personne et d’en empêcher le retour par l’instauration de la répression. L’appareillage surmoïque opère encore ici dans cet œil de la bonne conscience sociétale et disciplinaire qui contrôle les gestes des fils.

 

 

 

 

Céline Masson est psychologue-thérapeute, attachée temporaire d’enseignement et de recherche à l’Université Paris VII.

1. Il faut dire que les Etats-Unis sont déjà passés à l’acte puisque certaines crèches sont dotées de caméras qui permettent aux parents, inquiets ou culpabilisés de n’être pas avec leurs enfants, de voir à tout moment via le réseau internet leurs bambins jouer ou pleurer.

2. Victor Hugo, Les Châtiments, phrase citée de mémoire.

3. “ Dès l’enfance — dit B. — il concevait que son père voyait tout. Il suffit de nous rappeler l’œil omnivoyant de Dieu pour reconnaître la tendance à élever le père au rang d’un être supérieur. ”. Karl Abraham, “ Über Einschränkungen und Umwandlungen der Schlaulust bei den Psychoneurotikern nebst Bemerkungen über analoge Erscheinungen in der Völkerpsychologie ”, 1914, “ Limitations et modifications du voyeurisme chez les névrosés. Remarques concernant des manifestations similaires dans la psychologie collective ”, trad. Ilse Barande, in Œuvres complètes, tome I, 1907-1914, Payot, Paris, 1965, p. 313.

4. Unica Zürn était artiste (dessinatrice et créatrice de poèmes anagrammiques), schizophrène, hospitalisée de nombreuses fois. Elle se suicida par défenestration de l’appartement de Bellmer en 1970.

5. K. Abraham, “ Limitations et modifications du voyeurisme… ”, op. cit., p. 313.

6. M. Foucault, “ Le panoptique ”, in Surveiller et punir. Naissance de la prison, Gallimard, Paris, 1975, p. 234.

7. Ibid., p. 235.

8. Selon Freud, la constitution du Surmoi se produit au moment du déclin de l’Œdipe ; l’enfant intériorise l’interdiction de satisfaire ses désirs œdipiens. Il note que le Surmoi conserve le caractère du père et plus le complexe d’Œdipe fut fort, plus il dominera avec sévérité le moi.

9. On rappellera que ce terme fut introduit par Freud dans son texte de 1923, Le Moi et la Ça (Das Ich und das Es).

10. S. Freud, Le Moi et le Ça, 1923, G.W., XIII, p. 235-289, trad. Jean Laplanche, in Essais de psychanalyse, Payot, Paris, 1950 (1981, nouvelle traduction, p. 268).

11. Ibid., p. 268.

12. M. Foucault, “ Le panoptique ”, in Surveiller et punir, op. cit., p. 264.

13. J. Bentham, Le Panoptique, éd. Bowring, tome IV, p. 60.